Scène de cauchemar à Thionville: 4 enfants fauchés par une ambulance volée - publié le 17/12/2005
METZ, 17 déc 2005 (AFP) - Même les pompiers étaient encore sous le choc samedi matin après être intervenus la veille lorsque l'une de leurs ambulances, volée par des inconnus, a percuté quatre fillettes de 11 à 4 ans les blessant grièvement sur un passage protégé devant leur domicile à Thionville (Moselle).
"Nous avons fait un débriefing particulier pour les 24 pompiers dépêchés sur les lieux", a confié à l'AFP le lieutenant-colonel Tarrillion qui commande le groupement de l'ancienne cité sidérurgique lorraine. Les parents et des voisins ont également été pris en charge et réconfortés alors que durant deux heures pompiers et équipes du SMUR s'affairaient dans cette rue passante à la lumière des projecteurs.
L'officier raconte le déroulement des faits, avec incompréhension et larmes: vendredi "vers 18H15, une équipe est partie pour un malaise en
ville et à 18H30, nous sommes appelés pour +une ambulance des pompiers qui a eu un accident+".
"A notre arrivée sur les lieux, explique-t-il, nous découvrons bien sûr l'ambulance accidentée mais surtout les quatre fillettes allongées sur la chaussée après avoir été percutées à vive allure par notre véhicule", dérobé à quelque 150 mètres de là.
L'ambulance volée a percuté Julie et une amie, âgée de 11 ans, qui raccompagnait ses deux jeunes soeurs âgées de 9 et 4 ans d'un centre scolaire à leur domicile tout proche. Les deux aînées sont dans un "état gravissime", selon l'officier. Les quatre ont été admises au Centre hospitalier universitaire de Nancy.
L'ambulance a ensuite fini sa course contre un poteau et des témoins ont rapporté avoir alors vu deux personnes s'enfuir.
Selon le commissaire de permanence joint par l'AFP samedi, les enquêteurs qui disposent "d'éléments assez précis" entendaient dans la matinée des témoins.
Le vol d'un véhicule de pompiers lors d'une intervention est, selon le commandant du groupement, un fait "très rare", même si ces véhicules peuvent constituer une proie facile. "Il a d'ailleurs fallu assez vite expliquer aux témoins du drame que notre ambulance venait d'être dérobée", dit-il.
"Lorsque nous intervenons, nous laissons souvent le moteur tourner pour le chauffage de l'habitacle en hiver. Cela nous permet aussi de nous signaler. L'equipe appelée pour un malaise à 18H15 était composée de quelques hommes et il n'était pas possible que l'un d'eux reste dans le véhicule", a-t-il expliqué.